L’animal doit-il avoir le choix ?

Quelques questions à se poser : L’animal doit-il avoir le choix ?

Très souvent lors de nos formations animalières auprès de particuliers ou mêmes de professionnels, nous avons des questions récurrentes :

Est-ce que l’apprentissage avec la nourriture n’est pas une corruption, perversion et/ou une manipulation ?

Est-ce que mon animal ne va pas le faire juste pour la nourriture ?

Va-t-il continuer de le faire sans la nourriture ?

Alors quelques notions pour tenter d’y répondre !

 

Tout apprentissage nécessite une modification du comportement, qui se fait par conditionnement classique ou opérant.

Dans la nature l’animal est obligé d’apprendre par conditionnement pour survivre et s’adapter à son environnement.

Il existe :

  • Le conditionnement classique réflexe de Pavlov, par association passive involontaire.
  • Le conditionnement opérant de Skinner, par essai-erreur : l’apprentissage se fera grâce à des renforcements et à des punitions, car l’animal a 2 motivations : celle de recevoir et celle d’éviter.

Le conditionnement opérant fait appel donc aux capacités de contrôle de l’animal.

L’animal opère sur son environnement, et va cesser ou va répéter le comportement en fonction des conséquences agréables ou désagréables. Si le résultat d’un comportement est positif pour l’animal, la probabilité qu’il se reproduise augmente, on parle de « renforcement » (en fréquence ou en intensité). Inversement, tout acte ayant produit du désagrément aura tendance à disparaître, si cette situation se représente à nouveau.

 

Donc tout apprentissage est une manipulation de la nature ou d’un autre être vivant, au sens propre du terme, sans avoir, pour moi, de connotation négative…

 

Et alors ?

Nos animaux étant le plus souvent captifs, ils sont donc conditionnés pour vivre selon nos modes et rythmes de vie, mais nous pouvons tout de même leur donner le choix de participer ou non à nos apprentissages et à nos désirs.

 

En utilisant le renforcement positif, nous travaillons l’animal à travers une motivation de recevoir, mais il peut décider de ne pas participer, apprendre, ou faire un comportement, en fonction de la valeur de sa récompense. L’entraineur, axé sur cette méthode, laisse ainsi le choix à l’animal de faire ou de ne pas faire.

Avec le renforcement négatif et la punition positive, l’animal apprend par force, avec la motivation d’éviter et n’a pas de réel choix.

 

Quelques exemples concrets :

Quand vous allez à l’école, votre cerveau est obligatoirement manipulé et formaté par l’enseignant, aidé et entouré du système éducatif. Votre professeur peut choisir de récompenser chaque succès, ou de vous mettre une certaine pression ou punir chacun de vos échecs.

De toute façon vous avez été conditionné, comme tout être vivant !

Quand vous avez appris avec un système éducatif privilégiant la récompense, au début vous travaillez pour ce renforcement, puis très rapidement, vous commencez à « apprendre à aimer l’apprentissage ».

Quand vous faites un devoir difficile, au moment où vous réussissez en trouvant une solution, vous êtes réconforté et tellement renforcé que vous désirez continuer pour ressentir à nouveau ce succès, qui devient un plus grand renforçateur que la récompense elle-même…

 

C’est ce point précis qui devient vraiment intéressant, car cela devient un choix délibéré de vouloir participer et apprendre avec une motivation grandissante…sans plus attendre de récompense.

Si le système éducatif est basé sur la pression et/ou la punition, vous apprendrez juste pour éviter les conséquences négatives occasionnées, sans désirer continuer, car la motivation ne sera induite que par la pression. Et vous recommencerez un nouvel exercice que si la pression ou la punition risque de survenir.

 

Ainsi vous réaliserez beaucoup mieux un exercice, quand vous avez décidé de le faire, que quand il vous est imposé !

 

La motivation d’apprendre est beaucoup plus forte en utilisant le renforcement positif, avec le conditionnement opérant, c’est-à-dire quand l’animal agit sur son apprentissage intentionnellement, en lui laissant le choix de faire ou de ne pas faire…

 

Quand l’animal a le choix et décide de réaliser un comportement, il sera beaucoup plus performant que quand nous lui demandons.

 

Article de Pat Rérolle (Centre du Bien-être Animal Formations)

www.centredubienetreanimal.fr

 

 

 

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